L'histoire du rhum traditionnel
Pour la petite histoire, c'est durant son deuxième voyage, en 1943, que Christophe Colomb introduit en Amérique et sur l'île d'Hispaniolia dans les Caraïbes (Haïti et Saint Domingue) des plants de canne à sucre venant des Canaries. La production de sucre s'y développe rapidement, tandis que les conquérants espagnols et portugais implantent la canne à sucre au Mexique, au Pérou et au Brésil. Par la suite, Français et Anglais prennent possession des Antilles. Le « rum » est mentionné pour la première fois au début du XVIIIe siècle à la Barbare, où une ration est attribuée aux marins de la Royal Navy. Les Anglais contribuent à développer la production du rhum et son commerce vers l'Europe et l’Amérique. À la fin du XIXe siècle, l'influence économique américaine entraîne un fort développement de la production des Caraïbes, de Cuba et à Porto Rico. À la sortie de l'alambic, les rhums traditionnels titrent en alcool entre 65 et 96 % degrés. On distingue : les rhums de « Ron type hispanique », élaborés dans le but d'obtenir, après filtration, des « rhums légers ou ambré » ayant une teneur en substance volatile de 0,60 à 2,25 g/l, c’est-à-dire peu aromatiques, et les rhums de « Rum type britannique », plus aromatiques et souvent qualifiés de « rhum grand arôme » ayant une teneur en substances volatiles supérieure à 3,25 g/l. Découvrez dans notre catégorie une liste des plus grande marque de rhum traditionnel, rhum blanc, rhum ambré, rhum vieux avec les meilleurs produits : rhum Botran, rhum Matusalem, rhum Diplomatico, rhum Don Papa, rhum Captain Morgan, La compagnie des Indes, Plantation.
La fabrication du rhum traditionnel par la mélasse
La matière première du rhum traditionnel provient également de la canne à sucre mais pas directement du jus de canne ou vesou comme le rhum agricole. Le rhum traditionnel ou industriel est élaboré à partir de mélasse, de sirop ou de miel, fermentés puis distillés. Il représente aujourd’hui plus de 95 % de la consommation mondiale. Peu importe la taille de la distillerie qui le fabrique ou le mode de distillation. Le terme traditionnel est systématiquement à base de mélasse. Le miel de mélasse est simplement un jus de première presse qui est doucement chauffé et se concentre par évaporation de l’eau. De couleur dorée ou ambré de plus ou moins foncé et de texture plus ou moins épaisse selon le degré de cuisson, il se rapproche du sirop de batterie des Antilles Française ou au sirop la cuite de l’île de la Réunion. Le miel de canne est principalement utilisé au Guatemala et par quelques rares distilleries des Caraïbes comme la Jamaïque et d’Amérique Centrale et du Sud. La mélasse est quant à elle réalisée après une longue cuisson et réduction du jus de canne, finit par apparaître des cristaux de sucre, qui seront par la suite extraits par centrifugation pour donner le sucre de canne roux. Une fois l’extraction du sucre, il reste du liquide visqueux, épais, noir, amer et caramélisé. Cette matière est alors nommée la mélasse et devient l’ingrédient de base pour le rhum traditionnel. La mélasse présente un autre avantage sur le jus de canne, elle se conserve longtemps. La mélasse voyage facilement à travers le monde et permet à plusieurs distilleries d’obtenir de la mélasse provenant de presque tous les pays du monde.
La méthode Solera
La methode solera est très présente dans le monde du rhum traditionnel et dans l’élevage des rhums de style espagnol. Cette méthode solera est déjà très utilisée dans les vins de Jerez, le champagne, le vinaigre et les spiritueux. Lors de la méthode solera, les barriques sont empilées sur plusieurs niveaux. Il s'agit d'une méthode ou l'élevage est oxydatif. C'est-à-dire on ne remplit jamais en entier les fûts, ménageant ainsi le contact régulier entre liquide et l'oxygène. Le rhum mis en bouteille provient du dernier niveau, le Solera. La quantité de rhum enlevée est immédiatement remplacée par celle des barriques situées au-dessus, ainsi de suite jusqu'à la hauteur maximale qui est complétée avec du rhum plus jeune. Des rhums jeunes viennent compléter les fûts des plus âgés. Les vieux rhums éduquent les jeunes rhums ! Les fûts sont empilés en plusieurs étages, de trois minimums à huit maximums. Le sommet de la pyramide ou le 1er rang est le Sobretablas, fûts qui contiennent les rhums les plus jeunes. On appelle le rang suivant deuxième Criadera, fut de rhums plus jeunes encore destinés à compléter les tonneaux de la première Criadera. Tous les étages suivent le même principe. Vient au-dessus la première Criadera, fûts qui contiennent les rhums un peu plus jeunes qui remplaceront ceux de la Solera au fil de l'embouteillage. Les fûts les plus bas contiennent les rhums les plus anciens, ce sont eux qui seront mis en bouteilles. On nomme cet étage « Solera », appellation transmise à la méthode.